Oui, on est capables de sourire. Oui on est capables de rire, de chanter, de gueuler à la face des personnes qui nous entourent, qu'on va bien, qu'on est heureux, et que le passé est derrière nous. Mais nous somme tous des artistes peintres. On se dessine des joies, on esquisse des mimiques pour rassurer les autres.

Mais au fond de nous, on s'interroge sur ce qu'on est, ce qu'on fait, si on détient toujours la solution au problème.

Le piano est mon âme, renfermant mes angoisses, et mes pensées sont des noires et des blanches faisant vibrer le clavier. Je ne détiens peut être pas toutes les réponses, mais je sais que le secret que renferme cet instrument, c'est les instants vécus avec toi. Une mélodie qui chavire, me rappelle que je devrais t'oublier. J'y arrive aux yeux des autres parce que j'ai supprimé tout contact avec toi, et que je m'interdis de te parler. Mais les pensées sont là.  Si on me force à t'oublier, on me force à m'effacer. 

En ce soir de Mars, je pense à toi, comme chaque soir depuis la dernière fois que nos mots se sont effleurés. Etait ce violence, simple ignorance, ou gaieté? Je ne me souviens plus. Les souvenirs sont flous et reflètent pourtant parfaitement ton visage. 

On a refait chacun notre bout de chemin, et j'aurais aimé semé des petits bouts de souvenir, tel un Petit Poucet qui espère te revoir un jour.
Je n'ai jamais su s'il fallait que je réécrive sur ce site, n'ai jamais su s'il fallait que je réécrive sur toi.
Mais j'ai toujours eu la certitude d'être vivant en le faisant.

Pensée nostalgique pour toi, en espérant que tu ailles bien.
Tu te sentiras visée, je le sais.


Alea                                                        Jacta                                                      Est.